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Investir au Burkina : Roch fait les yeux doux au MEDEF

 

«La France a toujours été un partenaire de premier plan du Burkina en matière économique et commerciale et elle doit continuer à l’être». C’est le message, on ne peut plus clair et direct, du président Roch Kaboré devant des hommes d’affaires français le 6 avril 2016 à Paris. Les investisseurs français ont été appelés à venir «saisir les multiples opportunités d’affaires offertes par un pays qui vient de renouer brillamment avec la démocratique, la liberté et le droit».La rencontre avec le Mouvement des entreprises de France (MEDEF) était l’une des principales articulations du programme de Roch Kaboré, à l’occasion de sa visite officielle de 72 heures en France du 5 au 7 avril dernier. La séance de travail a eu lieu avec une cinquantaine de chefs d’entreprises conduits par Michel Roussin, vice-président du MEDEF international et Chargé de missions auprès de la Direction générale et de la présidence de Bolloré. Le président a littéralement fait la cour aux hommes d’affaires en leur présentant l’ensemble des atouts, des possibilités d’affaires dans son pays et surtout les assurances sur la protection de leurs affaires. Les chefs d’entreprises français ont été notamment informés des opportunités d’affaires dans le secteur minier. Un secteur dont «le potentiel de croissance demeure élevé au regard des réserves identifiées», a indiqué le président du Faso.
Autres secteurs, ce sont ceux de l’agriculture et l’élevage, qui «offrent des possibilités considérables pour la transformation structurelle de l’économie». A condition, toutefois, de relever les défis de ces secteurs qui sont «la modernisation des moyens de production et l’amélioration des rendements».
En soutien au secteur de la production, Roch Kaboré a aussi indiqué que son pays présente des opportunités d’investissements dans secteur de l’énergie. A cet effet, la formule des PPP (Partenariats public-privé) devrait être privilégiée. Il s’agit particulièrement, dans le volet électricité de combler un déficit structurel de 110 MW de l’offre par rapport à la demande. L’enjeu sur ce plan consiste également à faire baisser le coût élevé de l’électricité.
Selon Roch Kaboré, le Burkina ambitionne également de développer l’industrie des Technologies de l’information et de la communication (TIC). Objectif: «Accroître la compétitivité globale de l’économie, augmenter la valeur ajoutée du secteur et créer des emplois». Les investisseurs français ont été informés du «potentiel considérable» en matière de développement d’infrastructures de télécommunications au Burkina.
Au cas où les hommes d’affaires français seraient intéressés à développer des activités au Burkina Faso, Roch Kaboré les a rassurés des atouts dont ils bénéficieront. Il s’agit premièrement des bonnes perspectives de croissance économique du pays. «En dépit d’un environnement économique mondial en difficulté, l’économie burkinabè a fait preuve de résilience. D’une croissance à 4,5% en 2015, le pays devrait rebondir à 5,7% en 2016» selon le président du Faso. Le ratio d’endettement, quant à lui, ressortirait à moins de 33% du PIB.
Autre atout, c’est le climat des affaires qui devrait continuer à être plus attrayant avec des réformes à suivre. «D’importantes réformes en cours permettront d’abaisser les coûts et les délais de création des entreprises, de simplifier les formalités de création des entreprises, de réduire les délais et les coûts relatifs aux transferts de propriété et de renforcer la justice économique par la création de pôles spécialisés pour les crimes économiques», a indiqué le président Kaboré.
La grosse question de la sécurité, objet de peur pour les Occidentaux, n’a pas été occultée. Le 15 janvier 2016, Ouagadougou a connu pour la première fois des attaques terroristes qui ont fait 30 morts dont de nombreux Occidentaux. Il fallait briser les inquiétudes. «A ce jour, la situation sécuritaire se consolide grâce au professionnalisme des Forces de défense et de sécurité, à la coopération régionale et à l’aide des partenaires internationaux», a rassuré le président du Faso. Le respect de la liberté d’entreprise et la justice a aussi été évoqué pour rassurer.

Karim GADIAGA


La part belle à l’investissement privé

«Parmi les engagements que j’ai pris avec le peuple burkinabè, figurent la garantie de la liberté d’entreprise, la création des conditions légales et institutionnelles favorables à l’émergence des PME/PMI compétitives pour créer davantage de la valeur, de la richesse et des emplois, tout en permettant l’innovation porteuse de progrès», a fait savoir Roch Kaboré.
Selon lui, les entreprises ont vocation à jouer un rôle déterminant dans la réussite de la politique économique du Burkina, car ce sont elles qui innovent, investissent, créent la richesse et de l’emploi et, qui, par le canal de la fiscalité, apportent à l’Etat les ressources propres dont il a besoin pour financer les investissements publics et assurer une répartition équitable des fruits de la croissance.


La place de la France dans la coopération bilatérale

Dans le cadre de l’aide publique au développement, le Burkina Faso a signé 45 accords et conventions de financement d’un montant global de 500,1 milliards de F CFA en 2014. La France se classe 8e pourvoyeur d’aide avec 31,73 millions de dollars. Cette contribution est en baisse de -41,94 millions de dollars par rapport à 2013.
L’aide publique au développement provient d’une part de la coopération multilatérale, soit 348,61 milliards de F CFA, représentant 69,7% du montant global, contre 151,44 milliards de F CFA (30,3%) pour la coopération bilatérale. Parmi les partenaires multilatéraux, la Banque mondiale serait le plus gros pourvoyeur de fonds du Burkina Faso avec 6 conventions de financement signées pour un montant de 116,27 milliards de F CFA sur l’année. La France, avec une contribution de 7,84%, est le 4e plus important parmi les bailleurs bilatéraux derrière les Etats-Unis (26,98%), l’Allemagne (11,99%) et le Danemark (11,95%).
Cette aide se repartie en prêts et en dons. Les dons reçus en 2014 s’élèvent à 846,90 dollars US dont 705,73 millions de dollars venant de 10 principaux bailleurs. Par ordre d’importance, on retrouve l’Union européenne, les Etats- Unis, le Système des Nations-Unies, la Banque mondiale, l’Allemagne, le Danemark, la France, le Japon, Chine- Taïwan et la Suisse.
EK

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